L'égocentrique
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bonjour papé que j'aime tant...mon papa josrph ma fait lire ton texte est j'ai du utiliser beaucoup trop de mo
Par Anonyme, le 17.01.2024
très jolie plume, on a juste envie d'en lire encore
Par Anonyme, le 18.06.2018
je viens de lire ton journal...... j'ai ris, j'ai pleuré......b ravo pour votre magnifique famille je suis sur
Par Anonyme, le 18.06.2018
bonjour jai lue un peux ton vécue je repasse pour lire la suite amicalement lisa http://myloved essin.centerbl
Par mylovedessin, le 15.10.2011
coucou joel , nous venons de lire entièrement tes" péripéties" avec aline , tout d'abord je tiens à te dire qu
Par Anonyme, le 08.09.2011
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Date de création : 16.06.2011
Dernière mise à jour :
13.07.2016
6 articles
Pour ceux qui m'ont connu jeune, mince et sans humour.
Pour ceux qui me connaissent vieux, gros et plein d'humour.
Pour tous ceux qui auraient préféré ne pas me connaître,
Et pour ceux qui ont eu la chance de ne pas m’avoir connu.
Pour ceux qui espéraient ne plus connaître « ça »,
Et ceux pour lesquels il est déjà trop tard,
Il faut que je vous dise que je me suis perpétué au travers de mes enfants,
Et que mes petits enfants sont aussi au rendez-vous.
Alors si vous avez échappez à l’original, vous croiserez obligatoirement,
Un jour, un de ces nombreux « clones ».
Si vous vous dites « et il en est fier !!! » et bien OUI, je confirme.
Et j’assume.
L’EGOCENTRIQUE
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu beaucoup de chance.
Mais pas la vision assez juste pour m’en rendre compte.
Je ne voyais que des côtés négatifs à ma vie, passant plus de temps à me plaindre de mon sort et pester contre une soit disant malchance qui se serait acharnée sur moi, qu’a essayer d’améliorer les choses.
Geindre et gémir était ce cela que je ferai toute ma vie?
J’aurais été un râleur, j’en connais, c’est loin du bonheur.
J’ai toujours reporté à plus tard ce que j’avais le plus envie de faire par peur de quitter mon petit univers, mon cocon familial.
J’étais bien là, pourquoi risquer de perdre cela, pour tenter d’avoir autre chose qui pourrait me décevoir ?
Mais aller plus loin, pour voir ailleurs si le bonheur était là-bas, n’est ce pas le but suprême d’une vie ?
Des questions, des désirs inachevés, et puis les réponses, bien que tardives, à mes interrogations.
J’ai eu la chance de ne connaître que l’Amour.
-L’amour de mes parents, peut être le plus fort de celui que l’on reçoit,
-L’amour de mes frères et sœurs, malgré les disputes et les divergences,
-L’amour de celles que j’ai croisées, accompagnées ou simplement côtoyées ainsi que celui de mes amis, du moins ceux qui restent.
-L’amour de ma femme, qui malgré les soucis et les problèmes est toujours restée à mes côtés, m’a aidé et soutenue dans tout ce que j’entreprenais, solide, indéfectible, presque immuable.
-L’amour de mes enfants, que je ne saurais décrire tellement il est immense, par analogie, je sais maintenant à quel point mes parents nous aiment.
-Et enfin l’amour que moi, j’ai pour toutes ces personnes là.
Si je devais recréer la vie, ce serait dans un univers de tolérance, une planète d’affection, où dans un jardin de tendresse fleurirait l’amour, arrosé d’une douce prévenance et réchauffé par un soleil de passion.
Fini la poésie ! Revenons sur terre où j’étais tellement bien que rien ne devait bouger. Ainsi se sont éloignés : ma vie au Québec, mon voyage en Louisiane, mes rêves de ferme modèle, d’auteur à succès ou de chanteur de variété (et oui, moi aussi, j’ai eu ce rêve, je dis ça à mes filles qui voudraient bien faire carrière).
Tout ce qu’il me reste c’est du temps et des mots…, ah putains de mots si seulement vous alliez vous mettre tout seuls en place sur ma page blanche que j’aimerais tellement remplir de beaux discours, poésies ou autres œuvres littéraires que les gens s’arracheraient.
Enfin, je me plains encore, et pourtant là, devant moi, tout autour même, ça coule, que dis-je ça ruisselle, ça cours, ça vole, on le respire, on le touche, on en fait partie, mais on refuse de le reconnaître, il est là, omniprésent :
leBonheur, dans ce qu’il a de plus simple et de plus beau : la vie et l’amour.
C’est vrai on a tous nos peines, on a tous perdu quelqu'un qu’on aimait, on a eu des accidents, des maladies, mais si l’on est encore ici c’est bien qu’il faut continuer, notre vie est là et s’il reste une personne qui nous aime ou une personne à aimer, cela vaut la peine, vivons pour ceux qui nous aiment, au lieu de chercher à se satisfaire sans jamais y parvenir.
Nous avons formé une famille Martine et moi, cinq garçons et quatre filles, neuf enfants.
Pas simple, pas reposant, on n’a pas toujours le temps d’aider celui-là pour ses devoirs, réconforter celui qui s’est fait mal, car en même temps il faut changer la couche de l’autre, donner le biberon au petit, en amener un au médecin, préparer à manger, etc.…. enfin vous savez bien tout ce qu’il faut faire, et encore on était deux, imaginez les femmes seules !
Un petit élevage de volaille, quelques brebis, un peu de charcuterie, le jardin (pas terrible), le bois à faire pour l’hiver, le ramassage scolaire (20 ans quand même), j’ai même ramassé les poubelles pendant quinze ans, puis est arrivé l’époque des pizzas, grande époque s’il en était une, je l’ai fait avec passion, avec plaisir, un boulot qu’on fait par plaisir…, trop top.
Puis leGrosest arrivé, il traînait depuis un moment déjà, depuis que j’avais arrêté de fumer en 1991, alors j’ai repris (à fumer), un an et demi et ça m’a pas aidé. Alors j’ai pas hésité pour arrêter à nouveau, pour le cœur les poumons et le porte-monnaie, c’était le mieux. Pour les nerfs, la patience, la gentillesse et la compréhension, c’était pas terrible. Enfin, on fait avec, et ça continue, comme la grenouille qui voulait devenir plus grosse que le bœuf (dixit Lafontaine, pour mes enfants). J’ai bien failli y arriver, comme le bœuf, 220 kg..., y’a des petits bœufs, mais enfin c’est pas une vie. J’aurais pas su brouter, puis à quatre pattes j’aurais eu l’air con, sans compter que l’herbe, c’est… beurk !!!
Je ne pouvais plus marcher, m’habiller, ni respirer (ce qui est, je vous l’avoue, le plus gênant, surtout quand on manque d’air).
Fallait réagir, ne plus contempler ce magnifique nombril dont la nature m’a doté, lever la tête pour voir qu’autour de moi tous les gens ne se moquaient pas, mais que certains avaient de la peine à me voir comme ça. Alors c’est décidé, je maigrirai et je ne pourrai peut être pas aller au Québec dans ma cabane en plein hiver, ni en Louisiane écouter du blues dans les bayous, je n’aurai probablement pas de ferme modèle et je ne serai jamais chanteur (lol). Mais je pourrai (peut-être), accompagner mes filles à l’autel pour leurs mariages, promener dans la campagne et sortir en ville sans attirer les regards goguenards.
Et puis une des choses les plus importante pour moi, je pourrais m’amuser avec mes (actuellement ou présentement, comme ils disent) neufs petits enfants dont seulement une petite fille (blonde et belle), mais plein d’aventuriers que je vais arriver à convaincre que le Québec est un pays magnifique et qu’on peut écouter du blues autour des bayous de Louisiane. Peut-être, l’un d’eux sera chanteur, un autre écrivain, et pourquoi pas un autre aura une superbe ferme modèle.
Alors même si je suis plus là, j’aurai tout réalisé, et même plus, au travers d’eux, mes bouts de choux, mes bouts de moi.
Vous le sentez, là, cet amour dont je suis farci, qui déborde, qui transpire par tous mes pores, dont je suis tellement plein que j’ai eu peur un instant que mon immense bedaine n’en fût garni dans sa totalité.
Et si je perdais autant d’amour que de ventre serais-je toujours aimé ?
Est-ce que cela n’est pas proportionnel ?
Suffit, l’humour à deux balles, ça fait pas rire les gros…
Moi si…, mais j’suis pas gros dans ma tête, ailleurs si, mais je me soigne docteur.
Et puis d’abord, j’ai pas le choix, on trouve plus personne qui veut porter les cercueils.
J’ai une copine à la c.g.t. elle m’a dit : tu comprends, le poids autorisé par la législation du travail est dépassé, se mettre en double effectif, c’est comme travailler à mi-temps, il faudrait négocier. (D’ici qu’ils entament une grève, ouh là là!!!)
Le patronat va refuser, parce que 8 personnes pour un cercueil c’est pas rentable.
J’aurai bien proposé qu’on me brûle sur place, mais, paraît-il ce n’est pas autorisé, alors je veux bien y mettre du mien, mais quand même !!!
Alors tant pis, c’est dit, je maigrirais, mais que la c.g.t. ne dise plus que j’ai jamais rien fait pour elle, hein ?
Bon finissons cet aparté et revenons à l’essentiel.
Vous savez le plus beau, c’est que ça marche, on fait un tout bête de régime équilibré, on a pas faim et on maigrit, vous savez qu’ils m’ont proposé une gastroplastie, (comme ils disent, du moins je crois) ou un by-pass, ça aussi ça à l’air cool, mais on vous fait quand même des misères et en plus on m’a donner 50 chances sur 100, bon c’est plus qu’au loto, mais au loto on perd pas grand chose. Alors je préfère tenter au plus simple, tant que ça marche…
De toute façon comme je suis fidèle à Martine, je serai obligé de refuser les propositions de Shakira, Beyoncé et autres douces muses dont je ne saurais faire ici une liste exhaustive et qui ne manqueraient pas de succomber à mon charme.
J’ai une vague impression de m’égarer, enfin, c’est vous qui voyez… hein ?...
On continue ???
Je me raconte un peu en vrac, mais ça me semble plus sympa, si vous comprenez pas tout, vous demandez, on verra bien ce qu’on peut faire.
Mes petits enfants :
-Ceux de Christophe et Fanny
oTony, il est persuadé d’être Mickael Jackson (en négatif, enfin plus clair). En fait je l’ai reconnu, c’est Michael Corleone, le fils de Don Vito Corleone et futur parrain de Florac.
oThéo, probablement fidèle lieutenant du précédent, comme Tom Hagen, je pense qu’il saura exécuter froidement tous les obstacles rencontrés sur son parcours.
oEnzo, surnommé ”le lardon” voilà un petit qui ressemble à son papé, enfin je devrais dire à ses papés, il est tout rond, fait au compas, souriant comme pas deux, la joie de vivre incarné.
-Ceux de Joseph et Laureline
oLilian, posé, réfléchi, il donne l’impression d’être un petit adulte, bon il est un peu Spiderman, Batman et autres super héros, mais petit bonhomme bourré de gentillesse.
oLouane, … chut !!! ne le dîtes pas, mais c’est la plus belle. Elle a pas de concurrence, mais quand même, avouez qu’elle est belle, ma blonde. Chipie, mais belle !!!
-Ceux de Magali et Greg
oSamuel, … Greg 2, le retour. Légèrement mythomane, mais juste pour embellir, et puis tellement affectueux. C’est un secret, mais il a construit une maison pour sa dulcinée et quand ils seront plus grands, ils habiteront dedans. 5 ans1/2 qui dit mieux ?...
oKylian, … l’aventurier, le pirate. Très gentil…, mais on a du mal à se concentrer quand on est dans la même pièce. Je pense que c’est lui qui ira au Québec, enfin j’espère.
oLionel, mon bout de gras…, un bout de moi en somme. Gentil, souriant et même rieur, je crois qu’il aime son papé, c’est pour ça qu’il bave dessus.
-Celui de Frédéric et Sarah
oHugo, … le Farfadet des Cévennes, c’est pas un bébé, c’est un petit bonhomme, un petit lutin pétillant, souriant, un regard qui vous sonde, vous juge et vous charme. Peut être futur littéraire ?...
Les autres sont à venir, la liste n’est pas limitative ni restrictive, on peut rajouter un chapitre.
Mais sachez bien, vous tous, mes petits enfants, que nul homme ne peut être plus riche que moi, vous êtes mes trésors, aucune fortune au monde ne peut rivaliser avec ça et personne ne pourra savoir le bonheur que j’ai de vous avoir. Je vous aime, aussi fort que j’aime vos parents.
Vous voyez maintenant ? ce que c’est le bonheur, mon bonheur …
C’est si simple, il suffit de regarder autour de soi et savoir apprécier ce que la vie nous a donné.
Cela on s’en aperçoit dés qu’on lève le regard de dessus sa petite personne, alors on voit que l’on est pas le centre du monde, à peine une poussière dans l’univers, et que ce qui nous fait croître, c’est ce lien qui nous attache à d’autres pour nous rassembler et nous grandir afin d’être plus fort, plus résistant, plus nombreux, ce lien qu’est l’amour qui nous unifie et nous sublime.
Je n’échangerais rien de ce que j’ai, contre quoi que ce soit d’autre.
Ma vie n’a pas été parfaite, mon parcours chaotique, laborieux et sinueux, parsemé d’embûche, d’accident et d’erreur, mais pour avoir les enfants, les petits enfants, enfin la famille que j’ai eue, je ne changerai pas un iota de ce que j’ai vécu.
11 Juin 2019, une mise à jour me semble plus que nécessaire depuis le temps que je ne me suis pas raconté...
Tout d'abord pour continuer le chapitre précédent je veux vous présenter ma petite Princesse Margaux née le 5 Juillet 2013 et qui ressemble tellement à une Elfe que je crois qu'elle en est la reine. Pleine d'énergie et d'histoire, pétillante et totalement indépendante elle dirige sa vie comme elle l'entend. Son amour pour les animaux doit égaler celui qu'elle porte à ses parents et c'est en maman loup qu'elle s'est officiellement déclarée être.
Joseph disait: elle sera aussi sage que les deux autres, de toute façon elle n'aura pas le choix... Lol... C'est lui qui n'a pas eu le choix, mais qui l'en blâmerait quand on voit cette bouille d'ange espiègle, ce lutin qui vous prend le coeur à pleine main et vous le serre tendrement. On ne peut que l'aimer sans discuter.
Ensuite le 27 Septembre 2013 est arrivé un petit bonhomme qui se prénomme Tino, (Titi pour les intimes) premier fils d'Eric et sa plus grande réussite. Un petit comique qui parfois agit comme un petit adulte possédant une plus grande maturité que ses parents, mais bon,... il a pas encore de portable... (Eric comprendra... lol...)
Il adore tous ses cousins et encore plus ses cousines, il est tellement heureux de monter à Aujac pour jouer avec eux, se trouver entouré par notre grande famille, isolé qu'il a été par la séparation de ses parents. Puis tout petit, il voulait bien accorder un peu de son amour à son papé Joël qui le lui rend du mieux possible. Je t'aime mon Titi...
Enfin le 7 Avril 2016, chez Magali est arrivé un petit ange qui a accroché mon cœur, bien sur que j'aime tous mes petits enfants et tout autant, mais celui là a pris mon cœur dans ses petites mains et il serre tellement fort que parfois ça me fait mal. Il est le symbole de la famille, de MA famille comme je l'ai toujours voulue et rêvée, il me rappelle combien on peut être fragile et fort à la fois, que je ne suis que de passage et si je ne sais pas combien de temps cela va durer je n'ai pas envie que cela s'arrête, je veux profiter de chaque minute, de chaque seconde qu'il m'est permis d'avoir. Cela m'est plus facile avec lui car il me fait me croire indispensable, aimé et important, je sais que tous mes autres petits-enfant m'aiment tout autant, mais je ne peux les accaparer comme je le monopolise.
Yohan dit Yoyo, un petit bonhomme vraiment particulier qui me donne l'impression que je suis le Papé le plus aimé du monde. Certes, il me compare parfois à Baloo ou à Hulk, mais même si j'ai un peu de gras (comme il dit) je reste le papé qu'il garde dans son cœur.
Vous aimeriez connaître mes enfants, savoir comment je les voie. Il faut d’abord que je raconte comment ça a commencé. Parce que ça a été un chantier, je vous jure…
D’abord, je crois que j’ai du avoir plusieurs vies, ou tout du moins des épisodes très marqués, très différents les uns des autres.
Je ne m’attarderais pas sur mon enfance, ma mère a raconté cela bien mieux que je ne saurai le faire. Mon adolescence à du ressembler à celle de tous mes congénères. C’est après que ça c’est gâté…
En 1979, j’étais maçon depuis quelques années, lorsque j’ai eu l’idée incongrue d’aller bosser en Allemagne (RFA,à l’époque).
Le travail, ça allait, on n’avait pas la même manière de bosser, mais j’avais qu’à faire comme ils voulaient. Personnellement, j’aurai préféré réfléchir avant de faire une connerie, que de calculer comment la réparer, mais bon, comme je vous l’ai dit, on n’avait pas la même vision du boulot, mais c’étaient eux qui payaient, alors…
Pour la communication, c’était plus coton, vous savez qu’ils ne parlent pas Français ? Et moi qui ne parlais pas Allemand, ça n’aidait pas…
Bon, on a fait des efforts, quelques mots d’allemand, quelques mots de Schwäbich (patois de la forêt noire), un peu d’anglais et beaucoup de geste de ma part ainsi qu’un peu de patience de leur part, et ça a progressé.
Pour faire les courses, c’était plus rigolo, je voyais, parfois ce que je voulais, mais je savais pas comment le dire. On se trouve vraiment con, surtout qu’à côté de ça, il y avait des mômes de trois ans qui parlaient mieux l’allemand que moi, avouez que c’est vexant quand même ?
Ils parlaient couramment, et pourtant je vous jure que quand on est petit comme ça, cette langue là, gutturale, saccadée, dépourvue de toute tendresse, il y a de quoi s’étouffer avec,… dés les premiers mots. En fin ce que j’en dit, hein ?
Je plaisante, bien sûr que la langue de Goethe est superbe, mais de prime abord, quand on arrive là-bas, on a l’impression de se faire engueuler dés qu’on nous adresse la parole. Mais bon je suis méridional, alors…, j’étais pas inquiet, les engueulades, c’est notre quotidien.
Je travaillais avec plein de gens différents, des Allemands, bien sûr, des Yougoslaves, des Turcs et mêmes des italiens. Culturellement j’étais plus proche de ces derniers et culinairement aussi, alors c’est tout naturellement que j’ai sympathisé avec eux. Ils vivaient en famille et m’avaient adopté si l’on peut dire. Les week-ends, c’était : pasta alla carbonara, ou spaghettis bolognaise, lasagnes, cannellonis y tutti quanti… come dice. Le tout arrosé d’un Chianti fruité, aussi haut en degré qu’en couleur, et après le fameux expresso, qui nous changeait des cafés turcs servis dans les restaurants allemand, nous finissions le repas dominical par une Grappa de derrière les fagots. Puis c’était la partie de foot pour digérer.
Et c’est là, un dimanche après-midi d’Avril 1980, imbibés de chianti et de grappa que nous sommes allés jouer au foot sur un terrain couvert de 10 cm de neige, et où évidemment l’on glissaient plus que ce qu’on courraient. Nous jouions depuis quelques minutes lorsque, délicatement j’en vint à m’asseoir involontairement sur ma jambe droite repliée sous moi. Ma jambe dans le but délibéré de me contrarier céda sous le poids et se rompit d’un claquement sec !!!… Clac !!!… Et ça fait mal en plus.
Tout le monde s’attroupa autour de moi, certain prenait fort délicatement ma jambe dans leur mains, et après l’avoir tordu dans tous les sens convenaient que certaines articulations n’étaient pas d’origine, qu’il fallait m’apporter à l’hôpital le plus proche afin de résoudre mon problème.
Et c’est en hurlant de douleur pour imiter la sirène de l’ambulance, que je fus transporté tant bien que mal à l’hosto.
Là, angoisse… les toubibs causaient qu’allemand et discutaient entre eux à un tel débit qu’il ne m’était pas possible de comprendre ce qu’ils prévoyaient, et on a beau faire la part des choses on se souvient que le docteur Joseph Menguele fît en son temps parti de ces aimables personnages…
L’anesthésie pour l’opération a eu lieu et quel soulagement quelques heures plus tard de me réveiller normalement dans un lit d’hôpital après réparation de mon tibia fracturé…
Plus jamais n’être seul dans un pays étranger pour se faire opérer, ça je le jure…
Soulagement total, quand enfin, ma sœur Kristine et son mari sont venus pour me rapatrier en France…
Enfin, de retour au bercail, une jambe immobilisée par un plâtre, un cerclage pour maintenir le tibia dans sa rectitude, pas commode pour gambader, mais assez efficace pour hâter une guérison que j’espérai rapide.
Pas de nouvelles de ma petite amie de l’époque, … ou mauvaises…
"Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque l'occasion, mais jamais à celui qui la manque" disait Talleyrand… Cogitez…, méditez…
Leçon n° 1 : Je l’aimais, mais ça ne suffit pas…
Leçon n° 2 : Je me suis fait larguer, donc elle à pas compris mes sentiments.
Leçon n° 3 : Il faut en trouver une autre…
Leçon n° 4 : Le plus dur c’est le choix…
Leçon n° 5 : Au final, c’est pas nous qu’on décide…
Enfin je passerai sous silence les péripéties amoureuses qui s’ensuivirent, car je ne voudrais pas traumatiser mes enfants, pour en arriver en douceur au virage le plus spectaculaire de mon existence.
Je vais faire court…, après un accident de la route, je me trouvais dans la situation inconfortable de responsable de la mort d’un ami, je ne l’avais pas voulu et je ne suis toujours pas convaincu de l’avoir provoqué. En dehors de ça, la justice a tranchée et ce fut moi qui fus incriminé… Ca ne se discute pas, on le subit…
Une veuve et trois bambins dont deux nourrissons, la veuve fort charmante par ailleurs et les bambins très mignons aussi.
Fort des dires de Talleyrand, je m’engageai donc dans une voie qui m’emmena directement à la leçon n° 5.
Il fut donc décidé que nous tentions l’aventure d’une vie commune, nous qui n’avions à part notre grande affection, rien en commun encore…
Mon installation avec Martine fut en elle-même une aventure, la vie en couple déjà, avec les partages et les compromissions, les concessions, les responsabilités et puis trois enfants d’un coup…, je découvrais des choses que j’ignorais et dont je ne soupçonnais même pas l’existence…
Par exemple, le jour de mon arrivée, elle avait mis en marche une machine à laver le linge qu’on lui avait livrée la veille, lorsque je vis cette machine sauter en traversant la cuisine…, heureusement qu’elle était tenue par le fil électrique, sinon elle prenait les escaliers pour aller promener…, c’était tout simplement les cales du tambour qui n’avaient pas été enlevées, mais c’était quand même surprenant, cette bête sauvage, prête à bondir sur quiconque passait dans la pièce, trente ans ont passé et on en rit encore…
En plus de la vie de couple, il y avait, les mômes, les couches (qui se transformèrent en langes très vite), les biberons, les landaus, poussettes, table à langer, nuits d’extases à donner le biberon, et la maman de mauvaise humeur car elle avait mal dormie, enfin le train-train qui allait devenir mon quotidien.
Nous étions super équipé dans un immense appartement de 25 m² comprenant une cuisine, une salle de bain toilettes ainsi qu’une seule chambre où nous avions quand même casé : le petit lit de Christophe, les lits de toiles des jumeaux et notre somptueux lit pliant en 90 cm de large (Ceux qui ne me connaissent que depuis moins de deux décennies doivent crier au miracle, les autres savent que c’étaient possible quoique inconfortable).
Christophe, notre aîné, avait plus ou moins était élevé par mes beaux-parents durant ses deux premières années et il fut difficile pour nous et certainement pour lui de commencer une vie commune, il avait du mal à comprendre pourquoi on l’enlevait de ce cocon où il était enfant unique, pour le mêler à une sordide histoire de famille où étant l’aîné, il n’avait plus la priorité. Enfin, il s’habituerait…
Eric et Jean-marc, les jumeaux, voilà un chantier, mignons, affectueux, mais légèrement caractériels…, et puis le plus gros problème des jumeaux, c’est d’être deux, et si ça représente effectivement deux fois plus de travail, les « bêtises », c’est puissance deux…
Eric avait des problèmes digestifs et ne supportait pas le lait, aussi c’était la soupe qu’il fallait préparer, de plus ce délicieux chérubin prenait le jour pour la nuit et comble de bonheur il refusait de téter avec quelqu’un d’autre que moi.
Jean-marc quand à lui assurait la permanence de jour, à la soupe aussi, et comme ces succulents bambins faisait bien les choses, ils eurent l’excellente idée d’être allergique au couches et la douce maman faisant elle-même une violente allergie aux excréments, ce fut papa qui nettoya les langes, pointes et autres alèses comme au bon vieux temps…
Un an d’apprentissage à être Papa, tout le monde n’a pas le privilège de faire le stage de formation avant le mariage. J’étais peut-être pas au top, mais je faisais de mon mieux et se retrouver du stade de célibataire coureur de filles à celui de père de famille nombreuse, c’était pour le moins un brusque changement… si j’ose dire. Et ainsi fut décidé que j’épouserai Martine, ma douce concubine le 1er Août 1981.
Rien en commun (comme cité plus haut) n’ayant pas duré, Frédéric s’est annoncé. Il n’était pas attendu et donc, surprenant personnage envahi ma moitié qui après rubéole et toxoplasmose, examens de toute sorte, se résigna à accoucher de ce petit envahisseur qui venait occuper notre quotidien le 14 février 1982.
Premier bébé à la naissance duquel j’ai assistée, étrange et merveilleuse expérience pour moi… Apparemment moins appréciée par la mère…
De plus, suite aux problèmes de rubéole et toxoplasmose, on redoutait des complications pour le bébé, et je suivais centimètre par centimètre la progression de mon rejeton. Comptant au fur et à mesure ses membres, ses doigts, cherchant quelqu’anomalie ou problèmes à venir, enfin, une fois fini l’accouchement et le nettoyage du bébé, la pression est tombée et là…, j’ai pleuré de soulagement. C’est étrange ce sentiment d’impuissance que l’on a face à la nature qui peut tout et qui parfois décide de nous faire un cadeau…
Cadeau…, c’est pas comme ça que je l’appellerai, mais Frédéric, comme Mistral, ce merveilleux poète provençal, défenseur de nos traditions et de notre culture.
On a décidé de s’installer à Aujac, berceau de la famille Dussaud, j’ai donc suivi une formation pour passer mon B.e.p Agricole et m’installer comme agriculteur - éleveur. Chose qui fut faite en septembre 1983.
Là, je me lançais dans l’élevage de volailles : poulets, pintades, dindes et poules pondeuses. Pour les débouchés…, une idée de génie, j’avais démarché la compagnie de gendarmerie d’Alès qui m’assurait avec ses différentes brigades, des commandes hebdomadaires représentant 80 % de mes ventes. Un humour primaire ferait dire : « des poulets aux poulets »…, c’était un peu ça, mais c’était surtout des bons vivants qui appréciaient les produits de qualités et nous assuraient des revenus corrects. En 1985 j’attaquais la charcuterie, ça aussi c’était sympa et intéressant, quoique… j’aurais du me méfier des conséquences quand à mon tour de taille…, mais cela je ne m’en rendrais compte que plus tard…
Le 18 août 1985, nous étions à la maternité où Martine avait décidé encore une fois de n’en faire qu’à sa tête. Après l’échographie, où aucune certitude ne nous avait été donnée pour le sexe, nous nous apprêtions à assister à la naissance de notre cinquième enfant, qui, nous l’espérions serait une fille… La sage-femme et ma tendre épouse avaient attaqué le travail depuis un long moment et je me faisais allègrement broyer les doigts par ma moitié, lorsque apparut enfin le nouveau-né, et là, comble de bonheur, la sage-femme nous annonce avec un sourire béat : « c’est une petite fille, comment l’appelez-vous ? », Martine toute heureuse qui répond dans la foulée : « Magali… » cela faisait tellement longtemps qu’elle espérait sa fille… et moi, perplexe regardant le bébé, je me disais qu’il y avait un truc en plus, du moins pour une fille, j’étais sidéré et en même temps muet de stupéfaction tellement cela me semblait flagrant… La sage-femme (si j’ose dire), emmena le bébé afin de le nettoyer, je la suivi et lui fit part de mes doutes, elle me regarda en souriant, comme si elle me plaignait d’être aussi stupide, puis regarda à nouveau le bébé, et c’est là que son sourire narquois se figea… « Heu, j’ai du confondre avec le cordon…, excusez moi…, allez le dire à votre femme !!!... ». Ben voyons!!! C’est commode, tu te trompes et j’assume…, facile… Dire à une personne qui n’a pas envie d’entendre que ce qu’elle a entendu était le contraire de ce qu’elle aurait du entendre… la preuve c’est que lorsque j’ai dit : «Chérie, elle s’est trompée, heu…, elle a confondue, c’est pas une petite fille, mais un vrai petit garçon… », ben elle m’a pas cru…, - « elle est bonne ta blague, mais c’est pas le moment»…, effectivement elle appréciait moyen et je ne serai jamais arrivé à la convaincre sans l’intervention de la fautive, qui, en balbutiant vint annoncer qu’effectivement elle avait bien commis une erreur et que nous avions un magnifique garçon, qui s’appelait donc ???...,… Bonne question, à laquelle on n’avait pas réfléchie… Eh bien ce sera Joseph, comme mon grand-père, pour Magali on attendra le suivant, dans l’espoir que ce sera une fille enfin…
Joseph faisait partie de ces bébés ”presque” parfait, il ne pleurait que rarement, ne faisait pas de caprice et s’amusait sans être hyper bruyant comme tous ses congénères… Un tout petit défaut néanmoins, il ne supportait pas de dormir seul et surtout d’être le seul éveillé lorsque tout le monde dormait. A ce moment là, puisqu’il couchait entre Martine et moi, il me secouait par l’épaule en me disant : « Papa, papa, je suis tout seul réveillé », et ça jusqu’à ce que je me réveille et que je le prenne contre moi en lui disant, que non il n’était pas tout seul et que j’étais là, avec lui… et aussitôt il se rendormait. Toutes les nuits pendant un an, il m’a fait ça…
Je me demande parfois, si quand il vient me voir tous les soirs en rentrant du boulot et même avant de s’arrêter chez lui, c’est pas pour vérifier qu’il n’est pas tout seul et que je suis bien là… avec lui… Je t’aime Joseph…
On habitait ”la Burgarède” un vieux mas cévenol qui avait vu passer quatre générations de Dussaud et que je regrette encore aujourd’hui qu’on ai perdu pour une stupide histoire de fric, mais bon, on ne refait pas l’histoire… Les enfants étaient tout le temps dehors et je leur avais installé un portique sur l’ancienne aire de battage. Un jour que les jumeaux et Frédéric jouaient aux balançoires, il leur prit l’idée de traverser le portique en se tenant à la barre transversale. Eric fit ça avec aisance, Jean-marc un peu plus rondouillard était moins agile et enfin Frédéric, léger comme une plume s’engagea dans l’exercice… Soudain les jumeaux crient que Frédéric est tombé et qu’il ne peut plus se relever. Pensant qu’il s’est foulé une cheville, je me précipite pour le relever et lorsque je le prend dans mes bras, j’aperçois un filet de sang qui s’écoule de son oreille, là j’ai pensé à une fracture du crâne, enfin je ne savais pas quoi faire exactement…, aller à l’hôpital, c’est sûr…, appeler les pompiers ?... le temps qu’ils montent à Aujac on aurait perdu ½ heure. Alors j’ai pris toute ma petite famille dans la voiture, Martine tenait Frédéric et Joseph (le bébé) sur ses genoux, les trois autres à l’arrière et j’ai foncé sur l’hôpital d’Alès…
On parlait à Frédéric pour ne pas qu’il s’endorme, on avait trop peur qu’il ne se réveille plus… Je roulais comme un fou, phares allumés, klaxon bloqué, warning, je forçais le passage, prêt à détruire quiconque se serait mis sur mon chemin et m’aurait empêché de sauver mon fils… Je me suis excusé par la suite au policier municipal de saint Ambroix que j’avais bousculé alors qu’il essayait de gérer la circulation, mais il voulait m’arrêter, et ça c’était pas une bonne idée… Enfin arrivé à l’hôpital, on pris mon petit en charge pour les examens, et là ce fut horriblement long.
Quand le docteur est apparu pour nous expliquer, on en pouvait plus d’attendre, du doute…, on savait plus que faire…, tant qu’on bougeait, qu’on venait à l’hôpital on avait l’impression d’être utile, mais là… on ne servait plus à rien… Alors quand il nous a dit que c’était une fracture du rocher, un minuscule os qui s’était fendu et que cela restait assez grave, que notre rapidité à l’amener l’avait sauvé, qu’il faudrait quand même le surveiller longtemps, le protéger de chocs qu’il pourrait avoir en jouant, mais qu’il allait s’en remettre… C’était ces derniers mots que j’avais besoin d’entendre…
C’est pour cela qu’il a été surprotégé, qu’il n’allait plus courir dehors avec ses frères, qu’il passait des heures avec nous à faire des puzzles, à lire, à regarder la télé aussi… mais il nous avait tellement fait peur… Quand je pense aux parents qui ont eu le malheur de perdre un enfant, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance, j’espère que ça durera toute ma vie et j’en remercie le bon dieu…
Tout passe et comme l’on dit : tout ce qui ne te tue pas te rend plus fort…
Presque quatre ans après Joseph…, Martine, ne pouvant résister au plaisir de pouponner nous concocta une de ses fabuleuses surprises que l’on devine aisément au fur et à mesure que s’arrondit son abdomen. Non…, ce n’était pas de l’aérophagie, non…, elle ne mangeait pas trop…
Nous on a toujours adoré les bébés, mais il y avait toujours plein de monde pour émousser notre joie, notre bonheur, pour nous dire que l’on était inconscients et que pour faire des pauvres malheureux, ce n’était pas la peine…
J’en profite pour demander pardon aux pauvres malheureux en question, car à écouter tout ces braves gens bien pensant, nous avons eu tort de vous faire naître… j’espère que vous saurez faire la part des choses…
Des erreurs on en commet tous et je l’admet volontiers, j’en ai fait ma part et peut-être même, un peu plus. Mais je pense quand même que nous avons réussi à élever nos enfants, même si ça ne s’est pas toujours déroulé comme nous l’aurions souhaité.
Le quatorze avril 1989, Martine a perdu les eaux, signe précurseur de l’imminence de l’accouchement, aussi nous sommes nous précipité à l’hôpital d’Alès. Là, la maman n’étant pas à terme on nous expédia à l’hôpital de Carémeau à Nîmes, pour leur service néo-nat. Le lendemain, 15 avril, pas de contraction et la sage-femme n’était pas convaincue que Martine avait fait les eaux (6ème enfant, elle était plus vraiment novice dans le domaine, enfin…), Martine demandait qu’on lui provoque les contractions et après moult hésitations, tergiversations et examens de toutes sorte, la sage-femme se ralliât à son opinion, car il lui semblait que le bébé était en détresse.
Les heures s’étiraient, le travail avait commencé, mais Martine épuisée par deux jours sans sommeil, n’avait même plus la force de pousser lorsqu’on lui demandait…
Enfin le bébé apparu, c’était bien une petite fille, mais elle était cyanosée, et les infirmières l’emmenèrent rapidement en couveuse. Je les ai suivies pour m’informer de l’état de santé de mon bébé, je voyais bien que ce n’était pas normal cette précipitation, on l’avait même pas posée sur sa mère, comme l’on fait habituellement… L’infirmière et une pédiatre s’occupaient de ma fille, elles l’ont mise sous respirateur, puis lui ont mis une perfusion et enfin ont fermé la couveuse avant de me rejoindre derrière la vitre où j’attendais.
Là, elles m’ont expliqué que le bébé étant prématuré, ses poumons n’étaient pas complètement fonctionnel, que son état de santé était plus que précaire et que l’on ne serait sûr de sa survie qu’après une quinzaine de jours.
Une masse me serait tombée sur la tête, je n’aurai pas été plus abasourdi que par cette nouvelle. Ma petite fille, ma petite Magali était là, devant moi, dans une couveuse et on me disait que c’était pas sûr quelle s’en sorte !!!...
Je suis resté une heure comme ça, à la regarder, avec des tuyaux qui partaient d’elle, mais qui l’aidaient à respirer, à vivre… Il fallait qu’elle s’en sorte, il ne pouvait pas en être autrement… Et Martine, il fallait que j’aille voir Martine, il ne fallait pas qu’elle voie que j’avais pleuré, il ne fallait pas qu’elle se doute à quel point la vie de notre petite fille était fragile. Je l’ai rejointe, elle était tellement heureuse d’avoir eu sa petite fille, enfin… Alors je lui ai expliqué ce que m’avait dit la pédiatre, en essayant d’atténuer au maximum la gravité de l’état du bébé et à peine remise de l’accouchement, elle a voulu aller la voir, elle était peut-être plus forte que moi et je pense qu’elle a donné cette force à notre petite Magali, qui s’est battue pour la vie et qui est devenue à son tour cette magnifique maman que l’on connaît aujourd’hui.
Une petite anecdote qui me relie à la naissance de Magali, c’est que pendant les trois jours et deux nuits que durèrent l’évènement, je ne m’étais pas couché, ni endormi, ni même déchaussé, j’étais resté là, au côté de Martine, j’aurai ressenti de la culpabilité si je m’étais éloigné, je ne voulais surtout pas, lorsqu’elle arrivait à s’assoupir, qu’elle se réveille sans me voir, je suis resté donc là jusqu’à ce qu’elle me dise de rentrer à la maison me reposer. Je suis donc parti chez moi et arrivé au bord de mon lit, j’ai quitté mes chaussures…, et non !!!... ce n’est pas l’odeur qui gênait comme vous le pensiez…, mais mes pieds étaient en sang, ils y baignaient dedans, c’est les chaussures pleines de compresses que je retournais voir, après avoir dormi, la maman et son bébé à Nîmes.
Magali, toute bleue à la naissance, c’est pour ça que je l’appelais : ma schtroumpfette, en plus elle était blonde. Je peux en rire à présent, mais au départ, comme couleur, ce n’était pas terrible…
Elle aussi, comme bébé, comme petite fille, elle était parfaite…, et elle n’a pas changée. Toute petite elle me disait : « Papa, je t’aime à la folie de la pagaïlle et jusqu’aux étoiles… », elle me le dit encore… alors… c’est que c’est vrai !!!
Christophe s’est beaucoup occupé de Magali, il était très attentif à tout ce qui la concernait et tellement patient quand il lui donnait le biberon, quand il devait la surveiller lorsqu’elle s’amusait. Il a vraiment bien su jouer son rôle de grand frère et je crois qu’il en a gardé une grande tendresse pour ”sa petite sœur”… Pour ça aussi, je l’en remercie…
Fin 1989, on a quitté la ”Burgarède” pour s’installer au village, dans un ancien appartement qui appartenait à ma grand-mère, au bord de la route.
Je commençais à construire un cabanon, qui allait devenir notre maison.
Depuis 1985, en plus de la volaille et de la charcuterie, j’effectuais le ramassage scolaire pour le compte de monsieur Annet Massebeuf, brave type qui se faisait mener par le bout du nez, par sa sœur qui était aussi aigri que cupide (enfin cela est une autre histoire)…
La famille Cadet vint s’installer à Aujac pour reprendre le complexe multi rural qui comprenait outre l’épicerie, le dépôt de pain, un café-restaurant où allait s’adjoindre un hôtel et un gîte d’étape. Je fus embauché dés le mois de mars 1989, pour m’occuper de l’épicerie et à temps perdu, du bar dont je faisais fréquemment l’ouverture et la fermeture, plus le moment des services des repas. Il y avait une bonne ambiance et quoique les journées fussent un peu chargées, tout se passait bien, si ce n’est que je voyais moins ma petite famille, mais on ne peut pas tout avoir… Les Cadet démarrant avec quelques arriérés financiers, ne brillaient pas par leur fortune et ne pouvaient me payer que maigrement, en contrepartie je pouvais avoir à un prix raisonnable tous les fruits et légumes, la viande et autre produits d’épicerie que je n’avais d’ailleurs plus réellement le temps d’aller acheter à Alès en grandes surfaces.
Massebeuf me proposa de faire pour lui le ramassage des ordures ménagères de la commune, j’acceptais donc pour augmenter nos revenus.
Je me partageais donc ainsi, m’occupant des volailles et du mas autour de cinq heure, quand je ne devais pas descendre au marché de gros aux légumes à trois heure pour Cadet, puis vers six heure c’était le premier ramassage scolaire, l’ouverture du bar et de l’épicerie, puis le second ramassage entre huit et neuf, retour à l’épicerie, service au bar à midi, repos d’une heure l’après-midi, puis je reprenais le ramassage à seize heure trente, enchaîné avec le second ramassage à dix sept heures et la reprise du service au bar à dix huit heure jusqu’à la fermeture aux alentour de minuit.
Le mercredi ayant moins de ramassage scolaire, j’en profitais pour collecter les ordures ménagères d’Aujac auxquelles vinrent s’ajouter celles de Mâlons par la suite, c’est pour cela que j’ai été obligé pendant un temps de faire cela la nuit, les journées étant trop courtes…
C’était pour soulager Martine qui avait beaucoup de travail, que je prenais les plus grands avec moi pour les tournées du mercredi, heureusement le reste de la semaine il y avait l’école… Je m’excuse encore auprès d’eux, s’ils ont cru à une punition où à quelques formes d’esclavagisme ou de brimades, il n’en n’était rien.
C’est grâce à leur aide que j’ai pu en 1990 avancer la construction de ma maison, n’ayant pas assez de revenu, je n’eus pas l’opportunité d’obtenir un prêt et j’autofinançais tous les achats de matériaux, aussi c’était assez long pour avancer dans les travaux.
En 1991, j’abandonnais une partie de mon boulot chez les Cadet pour avoir le temps de finir la maison et enfin s’y installer, ce qui fut fait le 13 juillet de la même année. Tout n’était pas fini, mais peu importait, on était chez nous…
J’eus encore quatre ans pour achever l’essentiel et en attendant le superflu, le temps s’était écoulé si vite que Magali avait cinq ans lorsque s’est annoncée la seconde fille : Manon, mon petit bouchon, elle était tellement mignonne et gentille, un cadeau celle-là aussi. Mais on n’a pas pu réellement la pouponner, car un an plus tard, Marion arrivait avec quelques soucis.
Cette troisième fille aussi était prématurée, mais c’était au niveau digestif qu’elle avait des problèmes, donc pas de réels gros soucis, mais des allers-retours à Montpellier, puis à Nîmes où elle était en couveuse avec une sonde gastrique pour la nourrir. Enfin une fois le poids requis atteint, on put la ramener à Aujac, où Martine s’occupait avec l’aide de notre ”grande” des petites et de la maison…
Magali avait maintenant six ans et c’est elle qui faisait la petite maman pour Manon qui avait déjà un an, elle s’occupait de la changer, lui donner les biberons, puis la faisait manger, elle avait une telle maturité et une telle patience, qu’on lui faisait entièrement confiance, peut-être l’a-t-on trop responsabilisée. Ce n’était qu’une toute petite fille et déjà une petite maman, pour sa sœur. (Pardonne nous de t’avoir fait grandir si vite, sans pouvoir profiter de tout ce dont les enfants rêvent.)
Les deux petites dernières se suivaient en tout et grandissaient ensemble, on leur avait donné comme surnom : Guinguin pour Manon, Boulou pour Marion et ma Stroumpfette s’était transformée en Ma Galinette, c’était et c’est toujours mes rayons de soleil…
Puis le 13 novembre 1998, nous est arrivée comme une fleur, la petite dernière, celle qui s’allonge de jour en jour, celle qui nous fait prendre conscience que chaque jour qui passe nous fait vieillir d’autant, la prénommée Marine, autrement dit Zizou pour les intimes…
Je crois avoir assez bien résumé mes filles avec ce petit texte que je leur avais écrit :
A mes Filles
J’ai quatre filles, elles sont comme les quatre éléments,
Elles sont fortes et savent être douces,
Elles sont solides, mais, diplomates, savent plier.
Elles sont un peu “ Sorcières ”,
Mais aussi les plus belles des Fées.
Magali, Manon, Marion, Marine…
Terre, Eau, Feu, Vent…
Vous voilà précisément définies,
Ce que vous êtes vraiment,
Dans votre vie et vos comportements,
Quatre forces de la Nature,
Qui forment pour moi, un Ouragan d’Amour.
Cinq garçons et quatre filles, n’est ce pas là une grande famille ?
Dur à gérer, parfois dur à vivre, mais l’important est ce qu’il en subsiste, l’important c’est d’avoir fait de son mieux, pas forcément ce que l’on aurait voulu, mais ce que l’on pouvait faire. Si mes enfants m’aiment, c’est que j’ai réussi en partie ma mission, s’ils sont heureux, alors tout est pour le mieux.
La vie n’est pas facile, pas simple, mais ne dit-on pas que le bonheur doit se mériter ?
Voilà un bout de ma vie et aussi comment sont nés mes enfants, qui vont grandir et s’émanciper. Puis ce sera au tour de mes petits-enfants d’essayer de remplir le vide qu’ont laissé leurs parents en partant…
Mais petit à petit le vide se fait dans ma vie et je me rends compte que les choses que je croyais importantes n’avaient d’intérêts qu’à mes yeux, personne n’est indispensable et moi moins que quiconque, je ne suis rien, rien qu’une poussière dans l’univers de ceux que j’aime, pour les autres je n’existe même pas. Je ne laisserai pas de souvenirs impérissables et pourtant, j’aurais souhaité être un seul instant assez important pour que l’on m’aime, pas le centre du monde mais un simple point de convergence vers l’amour. J’ai tellement besoin d’aimer…
La mélancolie envahit nos pensées, les regrets errent dans nos souvenirs, le froid pénètre nos os, la tristesse emplit nos yeux, l’absence peuple nos vies. Bref, on vieillit…
On ne sert plus à grand-chose ni à grand monde, on perd peu à peu ses projets et ses envies, on commence à oublier ou l’on ne veut plus se souvenir, on n’a même plus d’obligations ni même d’occupations d’ailleurs.
Bref, on finit…
Aujourd’hui, plus qu’hier et moins que demain…
Pourquoi vous mes enfants, que j’aime plus que tout, grandissez si vite en nous laissant l’amertume de vieillir sans avoir pu en profiter pleinement. Tout ceux qui se sont émancipés et qui ont fait leur vie de leur côté me manquent énormément, je ne peux dire lorsque je le désire combien je les aime, je ne peux les serrer dans mes bras chaque fois que l’envie m’en prend.
C’est vrai que comme une compensation, vous nous avez offert le bonheur d’avoir de merveilleux petits enfants qui nous réchauffent le cœur de leur affection, mais jamais le vide que vous avez créé en quittant la maison ne pourra être compensé.
Je voulais dire ici, que je vous aime avec toute la force dont je suis capable et pour l’éternité…
Tu sais que le temps a une manière d'aller très vite... sans que tu ne t'aperçoives des années qui passent...
Il semble qu'hier j'étais encore jeune, et fraîchement marié et je m'aventurai dans ma nouvelle vie avec ma moitiée.
Aujourd'hui, je me questionne : Où sont donc passées toutes ces années ???
Je sais que je les ai toutes vécues selon mes espérances et mes rêves de l'époque.
Mais il est ici, l'hiver de ma vie qui m'a rattrapé par surprise.
Comment en suis-je arrivé là, si vite ???
Où sont passées toutes ces années et où s'est envolée ma jeunesse.
Caractère difficile Moi ?
Oui,… parfois je peux faire chier…
Comme je peux faire rire…
Oui,… je m’énerve pour un rien…
Je suis susceptible.
Je peux sourire comme je peux râler !
Je peux aimer comme je peux ignorer.
Quand j’apprécie quelqu’un, j’aime vraiment.
Quand je n’aime pas, cela se comprend…
Il ne faut pas me marcher sur les pieds.
Je suis fidèle en Amour et en Amitié.
Je dis ce que je pense…
Je hais le mensonge et l’hypocrisie.
Voilà en gros ce que je suis…
On m’accepte comme ça ou on me fuit…
JOËL